Soutien au Catalogue national des films documentaires

Suite à la décision du Conseil de l’UJC, le 27 juin 2012, l‘Union des Journalistes de Cinéma a signé la pétition de soutien au Catalogue national des films documentaires dont le texte est ci-dessous, et invite tous ceux qui se sentent concernés à signer individuellement cette pétition à:

http://www.petitions24.net/soutien_au_catalogue_national_des_films_documentaires


Texte de la pétition:

Nous apprenons avec inquiétude que la pérennité du Catalogue national des films documentaires n’est aujourd’hui plus assurée, faute de financement.

Confié depuis 2005 à la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Georges-Pompidou (BPI), le Catalogue national des films documentaires est un outil indispensable, au service de tous, pour un accès public et de qualité à des oeuvres souvent majeures du cinéma documentaire français et international. Il permet, sur l’ensemble du territoire et tout au long de l’année, la mise en oeuvre de nombreuses opérations de valorisation et d’éducation à l’image.

Grâce à l’acquisition, auprès des producteurs, des droits de films sélectionnés pour leur qualité de leur forme et de leur sujet, grâce également à la réalisation de supports spécifiquement destinés aux bibliothèques, il assure une vie à des films qui, souvent inédits, disparaissent sans cela après quelques diffusions dans les festivals et quelques rares passages à la télévision. Ce sont aujourd’hui plus de 1500 films qui peuvent ainsi être intégrés aux collections des médiathèques, diffusés et projetés au public.

Ce système ne cesse, trente ans après sa création, de convaincre par son intelligence.

La disparition du Catalogue national constituerait une régression regrettable pour les collections des bibliothèques et la qualité de leur activité. Sur ce catalogue s’appuient nombre d’opérations importantes – projections dans le cadre du Mois du film documentaire et tout au long de l’année, ateliers scolaires, etc.

Ce serait également un signal particulièrement paradoxal à un moment où il paraît important au contraire d’offrir au public des moyens d’accès aux oeuvres simples, de qualité, légaux, respectueux du droit des auteurs et des producteurs. – moyens qui sont depuis toujours au coeur des missions et des compétences des bibliothèques publiques.

Nous appelons donc Madame la Ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, à prendre les mesures nécessaires à la sauvegarde du Catalogue national des films documentaires grâce auquel les médiathèques donnent à voir à tous, largement et facilement, des œuvres rares et précieuses.

Au jury « Fipresci » de la Critique Internationale de Cannes 2012

Un certain Regard

Un festival de Cannes maussade arrosé par la pluie. La veille de l’ouverture, je longe le bord de mer et la croisette : yachts, hôtels et vitrines de luxe. Trop chers pour moi ! Le lendemain, le festival fonctionne comme une usine : rythme infernal de projections qui s’enchaînent et des affaires qui s’y traitent.

Membre du jury Un certain regard pour la Fédération internationale de la Presse de Cinéma, j’ai pu voir vu tous les films de cette sélection ainsi que ceux de Cannes Classic et de la Compétition officielle dont Cosmopolis de Cronenberg, métaphore sur le capitalisme en crise, et le superbe Holy Motors de Léos Carax, film de haute densité poétique et pour lequel mon cœur a battu très fort, espérant qu’il remporte un prix : espoir trompé par un palmarès décevant et peu audacieux.

Diversité, sans toujours la qualité.

Un certain Regard provoque l’espoir de découvrir des films du monde entier, de styles et de genres différents, audacieux par leur regard, mais certains films cette année n’auraient pas dû y figurer. Ainsi, le film indien de la sélection, Miss Lovely d’Ashim Ahluwalia, autant rabatteur et complaisant que les films commerciaux qu’il prétend dénoncer, Blanco Elefante de Pablo Trapero et Antiviral de Brando Cronenberg. Le premier, misérabiliste, ne se distingue guère d’un mauvais téléfilm et Antiviral, prétendant dénoncer la « société du spectacle », n’est qu’un mauvais film de vampire, prétentieux, laborieux et qui s’éternise. D’ailleurs, la longueur des films était le défaut majeur de la sélection.

Dans Djeca d’Aida Begic, du passé de Rahima et de son jeune frère Nedim, le public doit deviner ce qui est advenu pour ces enfants de Sarajevo. Ici, le récit invite à suivre le présent de (Rahima), une jeune femme musulmane qui travaille dans la cuisine d’un restaurant et qui tente de protéger son jeune frère de la maffia, car Nedim est impliqué dans des trafics. L’actrice Marija Pikic joue le rôle d’une manière efficace et subtile. Le film montre le courage de Rahima affrontant des politiciens corrompus ou des criminels et décrit une société violente dont le quotidien renvoie au souvenir de la guerre à Sarajevo. Le film offre une bande sonore riche, un style visuel très nerveux et sa caméra, portée à l’épaule, accompagne les mouvements du personnage dans un rythme donnant de l’intensité.

Étudiant, le nouveau film du kazakh Omirbayev, s’inspire de Crime et Châtiment de Dostoïevski. Son tempo, ses images, sa direction d’acteur dans un jeu économe, sobre et “minimaliste” se placent sous l’influence de Bresson. Par de nombreux détails, Student construit une relation assez riche entre l’état du monde, l’évolution du personnage principal et le développement de son action. Sa structure globale et sa vision sont très cohérentes.

Laurence Anyways de Xavier Dolan est un film inégal, mais où il faut saluer le beau travail des deux acteurs principaux. Melvil Poupaud y est très subtil et s’impose dans une composition risquée de personnage d’homme voulant vivre dans l’identité d’une femme et Suzanne Clément, comédienne au jeu très puissant, impressionne. On sent, dans ce film, le désir sincère de faire du cinéma et Xavier Dolan, dans cette soif, expérimente différents styles. Certains moments forts prennent vie, mais l’écriture baroque de Laurence Anyways n’évite pas le maniérisme dans un film beaucoup trop long et sa musique redondante agace vite.

Dans Después de Lucia de Michel Franco, le personnage de Lucia est persécutée avec cruauté par ses « camarades » de classe pour avoir couché avec l’un d’entre eux. Le film prouve la vitalité du cinéma mexicain par un sujet fort, un jeu très juste de ses jeunes comédiens, mais le scénario manque de liens et sa fin est artificielle.

Gimme the loot d’Adam Leon possède de l’esprit, de la grâce et une bonne dose de vivacité. Cette comédie, genre rare dans la sélection de cette année, nous donne enfin à respirer et le plaisir de parcourir le Bronx avec son couple heureux de jeunes graffeurs toniques. Gimme the loot est un premier long métrage et il faut lui souhaiter du succès.

Dans le film collectif, 7 jours à La Havane, tourné par un réalisateur différent pour chaque jour, nous avons vu l’autre excellente comédie de la sélection, Diary of a beginner d’Elia Souleiman. Ce film succulent et burlesque, où il s’agit pourtant de la Palestine et de Cuba, provoque le rire. Avec le Rituel de Gaspard Noé, ce sont les deux meilleurs films de 7 jours à La Havane.

Notre jury a récompensé Beasts of the southern wild de Benh Zeitlin également lauréat de la Caméra d’or. Ce film émouvant montre l’aventure d’une petite fille, Huhspuppy, âgée de six ans dans son initiation à la vie. Hushpuppy, jouée par l’excellente Wallis Quvenzhané, vit parmi les plus pauvres, les exclus du bayou en Louisiane. Sa conscience des réalités et de ses responsabilités naîtra de la traversée de nombreuses épreuves. Récit d’initiation, ce premier long métrage surprend par la cohérence de sa vision, la qualité de sa mise en scène et sa profondeur. Mêlant le réalisme à la poésie, ce film réalisé par Benh Zeitlin est assez remarquable.

Laura Laufer

Les prix de l’UJC 2012

L’UJC a décidé pour la septième fois d’attribuer des prix annuels destinés à mettre en valeur les métiers du journalisme cinématographique.

• le Prix de l’UJC 2012, pour l’ensemble de son œuvre, à Philippe Collin, critique à Elle pendant 27 ans (ph. ci-contre)

• le Prix de l’UJC de la jeune critique 2012 à Marilyn Letertre

• le Prix de l’UJC de la meilleure biographie ou du meilleur entretien 2012 concernant une personnalité du cinéma, à Jordan Mintzer, pour son livre « James Gray » (éd. Synecdoche).

• La Plume d’Or 2011 du meilleur journaliste de cinéma de la Presse étrangère en France, enfin, a été décernée pour la septième fois conjointement par l’UJC et l’Association de la Presse Etrangère à Marcel Croës, pour sa couverture pluri décennale du cinéma français dans la presse française et belge.

Cari Saluti, Andrée!

Nous venons d’apprendre la disparition d’Andrée Tournès, l’âme de « Jeune cinéma » de si longue date, et qui avait rejoint l’UJC dès sa fondation, en 2001. Henri Welsh nous a fait parvenir ce texte de Montréal, où il travaille pour le cinéma depuis qu’il y a émigré.

« Que cherchons-nous au juste ? Et me revient ce matin de 55 où Jean Delmas, qui lançait un ciné-club dans notre bahut, me tendit un catalogue des films disponibles; c’était rue de l’Élysée et un vertige m’a saisie : tant de films, des centaines, des nunuches, des chefs-d’œuvres et des titres inconnus; trente ans de cinéphilie sauvage n’avait pas calmé ma boulimie, mais tout d’un coup, ce qui s’offrait c’était un choix presqu’infini. Le pouvoir de choisir ‘‘mon cinéma’’. Après seulement est venue l’envie de montrer à d’autres, puis en amont, d’élargir avec mes copains l’horizon établi par des commerçants; à l’époque où la FFCC (Fédération française des Ciné-clubs, ndlr) offrait à Paris La terre tremble de Visconti, nous, petite association, nous mettions sur orbite le 16 mm des Sept Samouraï, Deux hectares de terre, Ivan le Terrible

Trente ans plus tard, l’ivresse de donner à d’autres de beaux films à voir est toujours là, l’urgence plus forte encore de secouer la monotonie fatiguée des programmes officiels; d’offrir quelques spectateurs à des œuvres oubliées parce qu’elles sont anciennes en ces temps privés de mémoire, parce qu’elle sont lointaines et que les films aussi sont interdits de séjour, parce que-je-ne-sais-quelle malédiction les a enfermées sitôt créés et nous ne sommes pas prêts d’oublier l’émotion d’un Raoul Duval, d’un Othnin Girard, d’un Jouffe trouvant pour une fois, pour une seule fois, un public ».

Ces lignes écrites par Andrée dans la revue Jeune Cinéma (No 175 de Juillet 1986, p 47) sont l’expression la plus authentique de ce qui a animé Andrée depuis cette année lointaine de 1955 qui est aussi celle de ma naissance. Ce texte faisait le bilan des « Mardis Jean-Vigo » qui se tenaient au Republic Cinéma, lieu de projection des films du catalogue de la Fédération Jean-Vigo dont Andrée était une dirigeante et à laquelle, quelques mois plus tard, le Centre Georges Pompidou rendait hommage (Le cinéma, une aventure – 30 ans d’exploration – 8 octobre au 8 décembre 1986).

C’est en effet dans ces moments de passion pour le cinéma partagé avec un public qu’Andrée exprimait le mieux l’intensité de son engagement non seulement pour un art qu’elle aimait tant mais aussi pour une façon de s’engager librement et totalement dans une forme d’éducation populaire dont elle était une ardente militante.

Andrée Tournès était aussi cette enseignante, cette pédagogue exceptionnelle qui savait comment insuffler l’étincelle du savoir à ses élèves du lycée Edgar Quinet qui fut le dernier établissement qu’elle a fréquenté avant de prendre sa retraite de professeur agrégée. Une retraite fort occupée puisqu’à partir de ce moment-là, elle consacra presque tout son temps à la Fédération et à sa revue Jeune Cinéma.

Jean Delmas m’avait demandé de collaborer à Jeune Cinéma puis à la Fédération où je rencontrais Andrée rue Lamarck tout à côté du Sacré-Cœur. Son enthousiasme, sa connaissance exceptionnelle – sa « boulimie » comme elle l’écrivait – du cinéma étaient extraordinaires. Je me souviens de nos discussions sur l’expressionisme allemand qu’elle côtoyait depuis son enfance, sur le néo-réalisme italien dont elle disait que c’était une école politique, sur les comédies anglaises dont elle appréciait tellement l’humour. Si érudite sans le faux-semblant ni la pédanterie ou la vanité car pour elle l’essentiel était de pouvoir transmettre de façon simple et juste cette connaissance joyeuse du film comme fête de l’esprit. Jamais je n’ai pris Andrée en défaut de clarté, pour elle le cinéma ne devait pas être une discipline universitaire. Le langage cinématographique qu’elle décodait parfaitement sans utiliser de concepts spécieux, elle le traduisait avec bonheur en jonglant avec des contextes socio-historiques parfois difficiles mais qu’elle définissait avec une lumineuse simplicité. Ensemble nous avons organisé et animé des stages de formation d’animateur à l’INRS de Marly-le-Roi ou au CREPS de Boulouris au cours desquels les œuvres les plus rares étaient programmées pour le bonheur des participants. Les discussions qui suivaient les projections avaient une fougue et une précision étonnantes et toujours Andrée avait une attitude respectueuse et savait écouter ses interlocuteurs. De ses interventions germaient d’autres paroles et de ces échanges un peu de rapprochement vers une connaissance vraie du cinéma.

Comme journaliste, Andrée avait acquis une notoriété enviable, non parce qu’elle occupait les tribunes les plus prestigieuses, mais parce que son jugement, ses coups de cœur donnaient la mesure à beaucoup de collègues. Son inlassable fréquentation des festivals les plus pointus comme Locarno, Berlin, Poretta… en avait fait une des meilleures pionnières pour la découverte de films précieux et nous étions tous convaincus que lorsqu’elle proposait de prendre en distribution un film vu dans ces occasions, c’était certainement un joyau à faire circuler parmi les cine-clubs et les salles de cinéma. Car la Fédération des Ciné-clubs a tôt fait de fonder CICLOP-Films, une petite société de distribution commerciale dont le but était l’acquisition des droits d’exploitation des titres que les grandes compagnies dédaignaient particulièrement dans le secteur des films pour enfants. C’est ainsi que des films comme Hugo et Joséphine, Les enfants du numéro 67, Tante Tao par exemple ont trouvé leur public sans oublier L’écran magique ou Ajantrik. Autre engagement d’Andrée dans le combat, car les moyens étaient ridiculement modestes, pour la diffusion de films de grande valeur. C’est avec elle que se mit en place un mouvement qui aboutit à la rédaction d’un Manifeste pour un cinéma auquel les enfants ont droit qui affirmait que le jeune public avait la capacité de voir et de comprendre des films dits « difficiles » alors qu’ils offraient une vision du monde qui ne prenait pas les enfants pour des adultes en réduction.

De tous les moments passés avec André il me revient celui où à la suite de la projection d’Allonsanfan, Andrée a entamé a capella la musique du film et nous a tous entraîné dans la marche des « chemises rouges » menées par Marcello Mastroianni ! Une transposition des instants que le film des Taviani venaient de nous livrer. Comme par enchantement, Andrée avait rendue réelle la fiction projetée sur l’écran. Que ce soit un film italien n’est pas une coïncidence car Andrée avait trouvé près de Tavarnelle en Toscane, un « fénil » aménagé où elle prenait le temps de se ressourcer. C’était son havre de paix… Cari saluti Andrée.

Henry Welsh

Jean Roy Réélu Président de la Fipresci

Jean Roy

Doublé renouvelé pour le Président de l’Union des Journalistes de Cinéma, Jean Roy, qui vient d’être réélu pour un second mandat à la Présidence de la Fédération Internationale de la Presse Cinématographique (Fipresci), qui organise les jurys de la Critique Internationale dans plus de 70 Festivals dans le monde entier, à commencer par Cannes, bien sûr.

Un franc succès pour le 62° festival de Berlin

La 62ème édition de la Berlinale aura été un net succès, aussi bien du côté du public quedeceluidesprofessionnels. Seul reproche, sans doute, mais on ne peut pas le mettre du côté des organisateurs, un palmarès un tant soit peu timide et donnant légèrement l’impression d’avoir mélangé les récompenses!

Le jury présidé par Mike Leigh a en effet choisi de donner sa récompense suprême, l’Ours d’Or tant convoité, à Paolo et Vittorio Taviani pour leur Cesare deve morire, une allégorie transposant l’histoire mythique du héros de la Rome antique dans une prison d’aujourd’hui. Film maîtrisé, incontestablement, mais que l’on n’attendait pas si haut. Plus surprenant fut le chassé-croisé qui vit donner au réalisateur allemand Christian Petzold l’Ours d’Argent de la meilleure réalisation pour son Barbara, à la mise en scène de qualité, certes, mais dont l’atout le plus fort était l’interprétation de la grande actrice qu’est Nina Hoss, remarquable d’expression dans une retenue apparente, alors que l’Ours d’Argent de la meilleure actrice alla à Rachel Mwanza pour Rebelle, du canadien Kim Nguyen, que l’on attendait plutôt pour un Grand Prix ou un Prix Spécial… Enfin, Tabu, le film du portugais qui obtint le Prix Fipresci de la Critique Internationale fut « sauvé » in extremis en quelque sorte par le Prix Alfred Bauer, alors qu’on l’attendait plus haut. Mais il est vrai que quasiment tous les palmarès peuvent être discutés et rediscutés, et sont les fruits de compromis entre les jurés, qui seraient sans doute différents si un seul juré, parfois, changeait!

Le succès du 62e Festival de Berlin, en tous cas, c’est d’abord et avant tout un succès public, puisqu’il s’agit d’un des deux festivals de première importance au monde à être aussi ouvert au grand public avec celui de Toronto. Malgré un froid quasiment sibérien (il fit jusqu’à -20° Celsius la veille du premier jour du Festival), la popularité de la Berlinale ne s’est pas démentie cette année, avec la bagatelle de 250.000 billets vendus. L’ouverture d’une nouvelle salle, tout simplement baptisée « Haus der Berliner Festspiele » (La Maison des Festivals Berlinois) fut à cet égard bienvenue, venant après l’accès de la belle grande salle traditionnelle duFriedriechstadt Palast l’an dernier, permettant ainsi aux journalistes et accrédités de côtoyer plus facilement le public qu’auparavant (et en attendant la réouverture du ZooPalast, la salle mythique des premières années du Festival).

Mais le Festival de Berlin, ce n’est pas seulement la compétition officielle menée par Dieter Kosslick, son Directeur, dont le succès a d’ailleurs permis un renouvellement du contrat cette année, mais aussi deux grandes sections non compétitives importantes. La section « Panorama », dirigée par Wieland Speck, correspond en quelque sorte au « Certain Regard » de Cannes. Indignez-vous, de Tony Gatliff, y fut notamment remarqué. Quant au « Forum International du Jeune Cinéma », dirigé par Christoph Terhechte, il représente une version exigeante des sections dites « parallèles » cannoises. Le public berlinois y fut aussi fort présent, et nombre de ces films profitèrent de la synergie avec le Marché du Film berlinois, pour leur promotion et leur vente dans les circuits d’art et d’essai du monde entier.

Signe peut-être de fin de la crise économique, le Marché du Film berlinois, toujours dirigé de main de maître par Beki Probst, fut plein à craquer, avec plus de 2000 professionnels accrédités qui profitèrent de pas moins de 35 salles de projection qui leur étaient réservées. Il a ainsi largement confirmé sa place de premier grand rendez-vous de l’année des acheteurs et vendeurs de films du monde entier. Le grand stand Unifrance y a pris une nouvelle organisation, avec un espace paysagé bien plus attractif que les loggias un peu refermées sur elles-mêmes des années précédentes. Pour la première fois de longue date, une place importante fut prise au Marché par les « indépendants » américains, qui avaient un peu déserté Berlin ces dernières années – à l’inverse des studios – et des stars – hollywoodiens, bien moins présents à Berlin cette année que d’habitude, mis à part le très fort film de Stephen Daldry, Extrêmement Fort et Extrêmement proche, d’ailleurs présenté hors compétition seulement.

Rappelons enfin que Berlin, c’est aussi une multiplicité de sections « spécialisées » parallèles qui semblent sortir d’année en année du chapeau de l’imaginatif Dieter Kosslick! Ainsi, outre la récente section « Géneration », qui remplace en partie l’ancienne section des film pour enfants du Festival, la section « Cinéma culinaire », où un repas suit les projections (!), et l’importante opération « Talent Campus », la Berlinale a annoncé cette année la création d’une « résidence », qu’on peut comparer sans doute à la déjà bien implantée opération cannoise similaire. Du coup, la section « rétrospective », qui fêta le centenaire des célèbres studios de Babelsberg parut bien « classique », en quelque sorte, mais apporta un coup d’œil rétrospectif pas inutile.

Comme à l’accoutumée, de nombreux autres événements se déroulèrent en marge du Festival, comme l’opération « Shooting Stars » de « European Film Promotion », l’organisme de promotion du cinéma européen à l’étranger, ou la remise des « Teddy awards » pour faire honneur à la tradition gay et lesbienne d’une ville dont la « Gay Pride » constitue l’un des temps forts de l’année!

Philippe J. Maarek

Disparition de Louisette Fargette

Louisette Fargette est décédée le dimanche 29 janvier. Tous les journalistes et critiques qui s’étaient rendus au Festival de Cannes entre 1969 et 1992 avaient pu apprécier l’alliance de doigté et de gentillesse, de fermeté, mais aussi de bienveillance, avec laquelle elle dirigea le service de presse du Festival de Cannes et sut accueillir les journalistes en provenance du monde entier. Elle avait accompagné le Festival depuis ses origines, ou presque, puisqu’elle y était entrée comme secrétaire en 1949.

Lettre ouverte à la Commission Européenne sur la place de la Culture en Europe

L’Union des Journalistes de Cinéma a été l’une des premières à signer la pétition qui interpelle la Commission Européenne sur la place de la culture en Europe, à l’initiative de la Coalition pour la Diversité Culturelle dont elle fait partie.

L’UJC appelle à signer la pétition en ligne sur http://www.ipetitions.com/petition/lettre-ouverte-a-j-m-barroso/

Cartes « vertes »: changement d’adresse

La Commission d’attribution des Cartes de Critique, et notamment des cartes destinées aux journalistes et critiques de cinéma, dites « Cartes Vertes », vient de déménager, et son secrétariat est dorénavant assuré par le service « Recouvrement compte de tiers » du Groupe Audiens.

Pour obtenir le dossier de première demande, ou de renouvellement annuel, il convient de s’adresser dorénavant à:

AUDIENS

Amina MERABET (Recouvrement comptes de tiers)

74 rue Jean Bleuzen – 92177 Vanves Cedex

Tel: 0 173 173 352 – Fax: 0 173 173 044

amina.merabet@audiens.org

L’Harmattan édite pour le cinéma

A l’occasion du de la rétrospective Jacques Becker dans le cadre du Festival Lumière 2011 qui s’est récemment déroulé à Lyon, Emmanuel Girard a fait paraître une monographie sur Le Trou, éditée par L’Harmattan. Cet éditeur qui continue à éditer régulièrement des ouvrages sur le cinéma se rappelle ainsi utilement à notre souvenir, alors que les possibilités d’édition se font rares pour les critiques et journalistes qui veulent écrire en profondeur sur le cinéma. La monographie va d’ailleurs être également diffusée avec le supplément de fin de semaine du Monde.

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